AccueilActualitésQuestions à… Yacin Daoudi « Moreno »
Mardi 29 juin, le danseur gardois a inauguré les spectacles de la Bodega du festival Arte Flamenco avec son spectacle « Transparente ».
Yacin Daoudi est rentré sur scène avec un mélange d’envie, d’impatience et d’appréhension. Comment son corps et ses muscles allaient-ils réagir après plus d’un an sans la débauche d’énergie et d’adrénaline que procure la scène ? Il a pu se rassurer avec la réaction du public, emballé par sa performance, malgré les sporadiques averses. Le danseur, originaire de Nîmes, voulait un spectacle tout en spontanéité et ancré dans le moment présent. Brillamment secondé par une troupe qui est « comme sa famille » - Ramón Amador (guitare), Juan-Jose Amador et Juan-Jose Amador Moreno (chant) et Paco Vega (percussions) -, il a atteint son but.
Yacin Daoudi : C’est une philosophie de vie, une manière de concevoir la vie, la famille. C’est une vision. Et, bien sûr, c’est un sentiment profond.
Yacin Daoudi : En 2005, à 19 ans, je suis parti à Séville, parce que pour moi c’est l’épicentre de l’union de l’orient et de l’occident. Étant d’origine marocaine et Français puisque je suis né à Nîmes, ça me paraissait extraordinaire, aujourd’hui au XXIe siècle, et surtout dans le contexte social actuel, que l’on puisse trouver une ville où l’on vive heureux avec cette union des deux cultures. Au départ, je suis parti pour d’autres passions, l’équitation, la tauromachie.
Je travaillais dans les bars, les restaurants, et je voyais danser et chanter les artistes flamencos. J’ai appris à danser en les regardant. Je suis devenu ami avec la danseuse Pastora Galván. Son père, le maestro Jose Galván m’a vu danser dans une fête. Il m’a proposé de venir dans son école. J’avais 27 ans, et depuis je n’ai plus lâché les chaussons.
Yacin Daoudi : L’idée du spectacle est née de la Covid. Une très belle année 2020 se présentait et, en une semaine, tout s’est effondré. Cela représente des années de préparation et de travail. Surtout, c’est une année de remise en question. On ne sait pas de quoi est fait demain. Ou plutôt, dans le fond, on le sait mais on le regarde avec beaucoup de recul et de détachement. En parlant avec mes musiciens, avec qui nous sommes comme une famille, il nous a paru évident de venir et de proposer un spectacle pas du tout préparé. On verra ce qui se passera ce soir. Et quel meilleur endroit qu’au pied des Arènes du Plumaçon, car on reste dans une philosophie très similaire à la tauromachie : « ocurrirá lo que ocurrirá ».*