Aires de mujer
Artiste invitée : Esperanza Fernández
Baile et cante
Tout a déjà été dit sur Manuela Carrasco, surnommée, dès 18 ans, la « Diosa del Baile », la déesse de la danse. Un seul geste quand elle entre sur scène met en général tout le monde d'accord. Elle ne fait pas du flamenco, elle est le flamenco. Jusqu'au bout des ongles. Née d'un berceau gitan dans le quartier sévillan de Triana au cœur d'une famille d'artistes, Manuela Carrasco a de qui tenir. Son père était le danseur José Carrasco ‘El Sordo’ et sa mère, Cipriana Salazar Heredia, liée à Los Camborios. À 10 ans déjà, la fillette connaissait la scène, sur le tablao El Jaleo, à Torremolinos. En 50 ans de carrière, l'artiste a croûlé sous les récompenses. Grande habituée du festival montois, sa dernière venue sur scène avec Antonio Canales avait fait lever le public landais en pleine représentation, pour un duende inoubliable.
La beauté gitane de Triana, devenue mythe vivant, dialoguera avec ses consœurs gitanes : au chant, l'incomparable Esperanza Fernández qui a marqué au fer rouge l'histoire du flamenco. La cantaora de Séville dont le père est le compositeur interprète Curro Fernández, avait pourtant choisi la danse à ses débuts. Aujourd'hui, sa voix polyvalente est une des plus demandées du cante actuel. S'y uniront la fraîcheur de la très charismatique La Tana, dans la pure tradition gitane, et le courage et la force de Samara Carrasco, l’une des filles de Manuela.