AccueilActualités« Flamenco inclusivo » à l'Ehpad Lesbazeilles
Le festival Arte Flamenco vient toujours au plus près des publics empêchés. Exemple avec l'artiste José Galán à l'Ehpad de Mont-de-Marsan.
Avec sa jupe à grandes fleurs colorées d'un côté, et des pois noirs sur fond rouge de l'autre, la chanteuse Amparo Lagares se fait interpeller par une ancienne couturière qui se met à examiner le beau tissu double face. Une dame n'hésite pas à danser quelques pas avec José Galán, en se tenant à son déambulateur.
« Flamenco Inclusivo », c'est tout ça à la fois : « apporter un peu de joie, de musique, d'art et échanger autour d'un flamenco différent des standards, en entrant dans les maisons de retraite, les écoles et même l'univers carcéral », selon José, le fondateur sévillan de la compagnie et un habitué du festival. « Nous venons au-devant de ceux qui ne peuvent pas ou plus venir au théâtre », poursuit son accompagnatrice du jour, Amparo, une des voix du spectacle de Patricia Guerrero en ouverture d'Arte Flamenco le 27 juin.
La José Galán Inclusive Flamenco Company, née en 2010 dans le but d’approcher, de promouvoir et de diffuser le flamenco et les arts de la scène auprès des publics les plus défavorisés, est pionnière dans la création d’un flamenco accessible (inclusif) à tous, indépendamment de l'âge, l'origine, le sexe ou les capacités physiques et/ou intellectuelles.
Sur le grand panneau blanc de la salle d'activités de l'Ehpad, le mot « Chorégraphie » est inscrit à 15 h. Pile à l'heure, commencent à claquer les castagnettes dans les mains de l'artiste espagnol, diplômé en pédagogie de la danse. Quelques résidents tapent en rythme. « Vamos a aprender la palma ahora ! » (Nous allons apprendre à frapper des mains maintenant) : mains à plat puis mains fermées avec un petit creux entre les paumes, « venga ! ». Des rythmes aussi en cliquant ses ongles, ses doigts et ses poings sur la table... Puis un solo de José sur une sévillane chantée par Amparo.
Marie Darrieutort apprécie : « mes parents sont nés à Alicante et se sont réfugiés en France. J'ai toujours l'Espagne dans le cœur. Alors je suis heureuse de voir ça aujourd'hui », dit la résidente, avec émotion. « J'en profite, parce que maintenant que j'ai dépassé les 90 ans, je ne peux plus danser ! », sourit Solange Mengelle.
Christiane Rivière a, elle, fait de jolis pas balancés avec José à la toute fin du spectacle. « J'adore ça, on dansait toujours avec mon mari... Je ne connais pas trop le flamenco, mais c'est un sens du rythme et de l'amour très puissant. Il y avait tellement d'années que je n'avais pas dansé, c'est un très bon souvenir que je garderai longtemps. Personne ne va jamais me croire quand je vais raconter que j'ai fait du flamenco avec un artiste espagnol ! ». Maintenant, si ! Olé !
Plusieurs résidents des Ehpad Lesbazeilles et Nouvielle, où José Galán vient aussi ce printemps, pourront assister gratuitement à son spectacle le 29 juin, en plein Arte Flamenco, au théâtre le Molière : une création faite avec les enfants de l'école de Laglorieuse.
Dans le cadre de la convention-cadre qui vient d'être prolongée entre le festival départemental et le centre hospitalier de Mont-de-Marsan pour trois ans, l'artiste interviendra également à l'hôpital Saint-Anne le lundi 27 juin, et dans le service pédiatrie le mercredi 29 juin avec la danseuse-chorégraphe, Soledad Cuesta.