
AccueilActualités36e Arte Flamenco : les futurs « classiques du XXIe siècle »
27 spectacles dont 13 gratuits du 30 juin au 5 juillet à Mont-de-Marsan : la programmation a été dévoilée le 21 mars au CaféMusic, nouveau lieu de diffusion d'Arte Flamenco, soirée DJ en prime.
L'affiche de cette 36e édition est signée, excusez du peu, Miquel Barceló, un événement dans l'événement avec cette aquarelle du peintre contemporain majorquin de la nature morte et grand aficionado, qui invite au mouvement, à la fulgurance. Lors de la conférence de presse de présentation du festival départemental au CaféMusic, Marie-Laure Bernadac, conservatrice générale du patrimoine, a dépeint « cette femme noire universelle qui peut évoquer toutes les origines possibles du flamenco et ce qui fait sa force, son énergie de transe, un écho à l'idée qu'on se fait du flamenco ».
Tous les flamencos, à écouter d'ores et déjà sur la playlist dédiée Arte Flamenco sur Spotify, seront d'ailleurs présents pendant cette nouvelle semaine qui fera vibrer la ville aux trois rivières. « L’idée fondamentale de la programmation, c’est de choisir des artistes dont on pense qu’ils seront des classiques du XXIe siècle », a fait valoir Domingo Gonzalez, un des trois co-programmateurs avec Patrick Bellito et Fernando Rodríguez Campomanes. Un mélange bien senti de flamenco traditionnel et avant-gardiste
En ouverture, le 30 juin, place au Ballet flamenco de Andalucía sous la direction artistique de Patricia Guerrero et sa nouvelle création autour de Mariana Pineda, œuvre de jeunesse de Federico García Lorca, une soirée au Pôle du Marsan déjà quasi à guichet fermé. Puis de multiples premières en France pour Baile de bestias de Jesús Carmona le lendemain, Por amor al cante avec l'immense star Israel Fernández qui revient à quelque chose de très épuré avec Antonio el Relojero, Yerbagüena de la compagnie Eva Yerbabuena le 2 juillet, ou encore La Confluencia d'Estévez & Paños et leur compagnie masculine, Crisol du guitariste Niño Josele le 3, ou Quiero cantarte de Jesús Méndez le 5.
Le 4, la grande Manuela Carrasco fera sa dernière dans l'Hexagone, au Pôle, avec Siempre Manuela : assurément « un grand show » pour cette « tournée d'adieu qui dure depuis un an, à l’image des stars du rock qui jamais ne se retirent », selon Patrick Bellito. Cette soirée-là va déménager avec également José Valencia et les chants de Lebrija au Molière suivi de La Tremendita et son spectacle total mêlant chant, guitare, basse, percussions électroniques et projections vidéo, encore jamais vu dans l'Hexagone pour une première au CaféMusic qui accueillera aussi, belle nouveauté 2025, une soirée DJ flamenco en clôture le samedi soir avec l'andalou Curro Velázquez-Gaztelu et le Marseillais Montois L.HKLéon. « La fiesta du XXIe siècle ! », a salué Domingo Gonzalez, pour un pont entre flamenco et musiques actuelles. « C'est important pour le festival d’élargir son public et le renouveler. Pour faire venir les jeunes, il faut aussi des choses en phase avec ce qu’ils écoutent et le lieu est vraiment adéquat », a abondé Lionel Niedzwiecki, directeur du festival.
Au total, sur les 27 spectacles professionnels, 13 sont gratuits, appuyant la mission de service public de la culture de ce festival départemental. Esplanade du Midou et place Charles de Gaulle, s'enchaîneront des propositions pour tous les publics, avec une scène française bien représentée, « et un niveau de qualité de n'importe quel festival du monde », a souligné Domingo Gonzalez. « On va retrouver aussi les territoires d'Utrera, Jerez, Huelva, Madrid, Almeria, Séville, et des histoires de famille, des choses de très grande qualité, aussi représentatives d'un flamenco de territoire et familial », renchérit Patrick Bellito.
Mais « le festival, ce n'est pas uniquement du spectacle, c’est aussi du lien social et apporter de la joie à des personnes empêchées et loin de tout cela » comme à l'hôpital entre autres, a rappelé le président du Conseil départemental, Xavier Fortinon, au côté du maire Charles Dayot, qui a redit sa fierté d'accueillir l'événement « qui rayonne dans tout le département, dans une logique de culture pour tous ».
Toujours bien sûr des stages de pratique, des expos, des rencontres avec des artistes et des conférences, et aussi une lecture musicale avec la Prix Goncourt 2014 Lydie Salvayre. Sans oublier les enfants avec le spectacle Duende, le petit lutin du flamenco, à partir de 6 ans. Et pour « prendre le contrepied de ce qui se fait aujourd'hui en tout dématérialisé et numérisé », une toute nouvelle revue, baptisée Les Cahiers d’Arte flamenco, sous la direction de l'écrivain Serge Airoldi, permettra de garder une trace de ce qui se vit ici, au travers de portraits et d’interviews. À lire, relire et conserver dans sa bibliothèque.